Un joueur de football célébrant avec enthousiasme une victoire dans un stade plein de supporters.

France-Croatie 1998 : revivez le match fou de la coupe du monde avec le doublé de Thuram

Le 8 juillet 1998, la France entière retenait son souffle devant un match qui allait entrer dans la légende. La demi-finale de la Coupe du monde entre les Bleus et la Croatie s’est transformée en une épopée footballistique dont nous gardons tous un souvenir impérissable. Ce soir-là, au Stade de France, un défenseur habituellement discret est devenu le héros national le plus improbable. Lilian Thuram, par son fameux doublé, a propulsé l’équipe de France vers sa première finale mondiale, effaçant les déceptions passées de 1958, 1982 et 1986. Cette rencontre historique, remportée 2-1 face aux surprenants Croates, représentait bien plus qu’un simple match de football – c’était le prélude à un conte de fées tricolore.

Coupe du monde 1998

Le contexte de la compétition

La France accueillait pour la première fois la prestigieuse compétition sur son sol en 1998. L’effervescence populaire était à son comble, et nous étions nombreux à vivre chaque rencontre avec passion. Nos Bleus avaient montré une solidité impressionnante jusque-là, tandis que la Croatie, participante novice étant nation indépendante, venait de créer la sensation en écrasant l’Allemagne 3-0 en quarts de finale. Je me souviens encore de ce match contre les Allemands où la virtuosité offensive des joueurs croates nous avait tous bluffés. L’équipe au damier rouge et blanc n’était clairement pas arrivée là par hasard.

L’enjeu du match

Pour les hommes d’Aimé Jacquet, cette demi-finale représentait l’opportunité d’effacer trois échecs historiques à ce stade de la compétition. La Croatie de Miroslav Blazevic, quant à elle, rêvait de poursuivre son parcours de conte de fées. Les 76 000 spectateurs présents au Stade de France ce soir-là créaient une atmosphère électrique. Vous auriez dû entendre ces chants qui résonnaient jusqu’aux confins de Saint-Denis ! La tension était palpable entre ces deux équipes qui s’affrontaient officiellement pour la première fois, avec un billet pour la finale comme récompense suprême.

Zinedine Zidane

Le maître à jouer des Bleus

Au cœur de cette équipe française se trouvait Zinedine Zidane, véritable chef d’orchestre du milieu de terrain. Sa vision du jeu, ses contrôles orientés et sa capacité à éliminer les adversaires en faisaient déjà l’un des meilleurs joueurs de la planète. Face à la Croatie, même sans marquer, son influence a été déterminante. Comme dans certains derbys madrilènes tendus entre l’Atlético et le Real, Zizou a su garder son sang-froid dans les moments cruciaux. Sa présence rassurait ses coéquipiers et terrorisait les défenseurs adverses qui ne savaient jamais dans quelle direction il allait orienter le jeu.

Sa performance contre la Croatie

Face aux redoutables milieux croates Boban et Asanovic, Zidane a livré un duel tactique enchantant. Après l’ouverture du score par Suker, il a immédiatement haussé son niveau de jeu pour remotiver ses troupes. Sa sérénité légendaire a permis aux Bleus de ne pas céder à la panique. Nous avons tous admiré comment, après l’expulsion de Laurent Blanc à la 74e minute, Zizou a pris encore plus de responsabilités pour aider l’équipe à conserver son avantage. Cette demi-finale a forgé sa légende avant qu’il n’explose définitivement aux yeux du monde entier lors de la finale contre le Brésil.

Didier Deschamps

Le capitaine exemplaire

Avec son brassard de capitaine, Didier Deschamps incarnait l’âme de cette équipe de France. Surnommé « la dépanneuse » pour sa capacité à récupérer d’innombrables ballons, il a constitué un rempart défensif crucial face aux attaquants croates. Son expérience internationale s’est avérée précieuse dans la gestion des moments critiques du match. Lorsque le score était défavorable, nous avons vu un Deschamps galvaniser ses troupes avec une détermination féroce. Sa présence au milieu permettait à des joueurs comme Zidane de s’exprimer plus librement, créant ainsi un équilibre parfait entre défense et attaque.

Sa gestion du match

Après le but de Suker à la 46e minute, la réaction de Deschamps a été exemplaire. Il a immédiatement repositionné son équipe et communiqué avec ses coéquipiers pour maintenir la structure défensive. Les témoignages racontent qu’à la mi-temps, le capitaine a prononcé des mots forts dans le vestiaire pour remobiliser tout le groupe. Quand Laurent Blanc a reçu son carton rouge, c’est encore Deschamps qui a réorganisé le jeu défensif pour protéger le score. Ces moments difficiles l’ont rapproché de son objectif ultime : soulever la Coupe du monde avec mon expérience de capitaine des Bleus.

Lilian Thuram

Le héros improbable

L’histoire retiendra que le destin de ce match s’est écrit à travers les crampons d’un défenseur qui n’avait jamais marqué en équipe de France. Paradoxalement, Thuram portait une part de responsabilité sur l’ouverture du score croate, ayant mal couvert Suker qui aurait pu être signalé hors-jeu. Cette erreur a déclenché chez lui une réaction immédiate et spectaculaire. L’anecdote qu’on se raconte encore dans les bars sportifs rapporte qu’avant le match, Mario Stanic aurait lancé à Thuram : « Ce match, il est pour nous ». La réponse du défenseur français sur le terrain allait être magistrale.

Un doublé légendaire

Voici les deux buts qui ont transformé Thuram en héros national :

  • À la 47e minute : sur une passe inspirée de Djorkaeff (fruit de leur complicité depuis Monaco), Thuram égalise d’une frappe précise.
  • À la 70e minute : il récidive avec un tir qui laisse Ladic impuissant, donnant l’avantage définitif aux Bleus.

La modestie du joueur après ses exploits était touchante. « Je ne sais pas tirer du pied gauche », confiait-il à propos de son second but. Selon Djorkaeff, Thuram répétait après le match : « Les gars, arrêtez de m’embrasser, les deux buts, c’est pas moi ! ». Marcel Desailly lui aurait même demandé, incrédule : « Mais qu’est-ce que tu fais, Lilian ? ». Ces deux réalisations resteront les seuls buts de sa carrière internationale en 142 sélections, rendant ce moment encore plus magique dans l’histoire glorieuse du football français.

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